Il y a dix ans en mai 2008 l’Union Départementale CFDT des Yvelines s’engageait sur le terrain de la régularisation des Sans Papiers en se faisant reconnaître comme interlocutrice régulière de la préfecture et de la DIRECCTE. Sur cette période, soit par le biais de collectifs de sans papiers, soit directement, l’UD CFDT a présenté près de 1500 dossiers avec au bout du compte environ 900 régularisations.
Les quatre dernières années se sont divisées en deux phases bien distinctes. D’abord nous n’avons pas réussi à convaincre, malgré notre insistance, la préfecture de faire preuve de plus de souplesse dans l’acceptation des dossiers en provenance du collectif de Carrières sous Poissy. Sur 700 membres seuls 150 ont eu droit à un examen du dossier si bien que plusieurs centaines se sont tournées vers l’ud CGT qui en profita pour déclencher un conflit au printemps 2015 alors qu’elle avait délaissé ce terrain depuis plusieurs années. Ensuite nous avons été confrontés à plusieurs évènements qui ont conduit la préfecture à ne plus considérer les sans-papiers comme une priorité (départ d’un secrétaire général très présent dans le dialogue avec la CFDT à ce sujet remplacé par un autre beaucoup plus distant, départ en retraite de la directrice des migrations, longue maladie du chef du bureau des étrangers, travaux importants dans les locaux principaux de la préfecture qui ont en partie désorganisé l’activité de celle-ci vis-à-vis des étrangers, doublement des demandes d’asile et pour couronner le tout mise en place de nouvelles procédures lors de la réouverture qui au lieu d’améliorer la situation l’a au contraire empiré). Durant cette phase difficile les échanges n’ont pas disparu, mais les dossiers trainaient en longueur sans prise de décision, voire un certain nombre de refus nous apparaissaient franchement injustifiés. Il a fallu nous mettre en colère menaçant à notre tour de déclencher un conflit pour qu’un tournant positif intervienne à la fin de l’année 2016. En 2016, 2017 et 2018 nous assumons en moyenne 150 nouveaux dossiers chaque année et ces derniers temps nous obtenons 70% de régularisation.
Le contact avec les sans-papiers s’établit à partir de permanences hebdomadaires dans trois lieux du département Trappes, Les Mureaux et Versailles. Nous y recevons entre 15 et 20 personnes lors de chacune d’elle, parfois plus lorsque la préfecture change brusquement les dispositions relatives aux rendez-vous pour déposer un dossier. Notre travail repose sur deux militants bénévoles retraités, rejoints depuis la rentrée par l’ex secrétaire de l’ud 92 qui assure simultanément une responsabilité confédérale sur l’immigration. Nous bénéficions aussi de l’aide plus ou moins régulière de personnes, adhérentes ou pas de la CFDT, puisque nous maintenons des contacts étroits avec le monde associatif du département qui apporte un soutien aux étrangers. Nous participons aux petits déjeuners qui sont offerts chaque semaine à celles et ceux qui passent de longues heures dans les files d’attente avant d’accéder à la préfecture.
L’engagement de l’ud 78 en faveur de la régularisation des sans papiers est reconnue au niveau régional et une contribution budgétaire nous est allouée en conséquence. De même nous avons été amenés à intégrer la délégation confédérale qui discute régulièrement avec le ministère de l’intérieur et la délégation générale du travail sur l’application de la circulaire du 28.11.2012 avec la volonté de l’améliorer malgré des perspectives plus sombres compte tenu de la nouvelle loi immigration. Il nous reste encore à élargir l’activité à la mesure des enjeux sociétaux et à emmener avec nous une équipe plus large d’acteurs, au sein de l’URI et de la Confédération.
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